Ils assurent les CHÂTEAUX

Biens d’exception, logements de prestige, belles demeures, monuments historiques… La sémantique est bien plus riche que les offres d’assurance pour ce type de bâti à forts capitaux (jusqu’à 250 M€ par édifice) et très hétérogène.  » Ces demeures parfois de plus de 10 000 m² sont exclues des MRH haut de gamme limitées à 2 000 m². Le produit reste une MRH mais sur-mesure où chaque souscription est unique », nous confie Dominique de la Fouchardière, fondateur de SLA, filiale du courtier Verspieren, exclusivement consacrée aux belles demeures.  » Il est indispensable d’aller sur place, de passer du temps avec les propriétaires pour comprendre les problématiques de la maison. « 

L’assurance doit couvrir non seulement l’édifice mais aussi les communs, dépendances, écuries et parc de la propriété.  » Les gens ont tendance à minimiser leurs risques à la surface habitable et négliger les communs pour baisser la prime, alors que ce qui compte est l’engagement maximum par sinistre donc le bâtiment principal.

Il faut réfléchir en surfaces développées [la surface totale additionnée des rez-de-chaussée et de chacun des niveaux, évaluée à partir de l’extérieur des murs de façades, NDLR], ce qui permet de mieux calculer les engagements « , poursuit le courtier. La dernière difficulté de l’assurance dommages se niche dans la valorisation de ces biens qui dépend des embellissements intérieurs (cuir de Cordoue sur les murs, lambris historiques, modénature en façade…).

L’indice n’est donc pas le prix de marché mais la valeur de reconstruction, majorée en cas de classement monument historique pour couvrir les surcoûts liés aux exigences de l’architecte des bâtiments de France.  » Globalement, je me sens assez bien couvert par mon assurance, » explique Christian de Mas Latrie, propriétaire du château fort de Saveilles en Charente, construit à partir du XIVe siècle.

 » Si la franchise est minime, je trouve qu’eu égard à la prime, d’un ratio d’environ 5 ‰, largement augmentée avec la multiplication des catastrophes naturelles, certaines exclusions sont incompréhensibles. Mon mur de clôture s’est effondré : sans tiers identifié, je n’ai pas été indemnisé. La clause de vétusté que je n’arrive pas à anticiper s’applique à périmètre variable alors que je suis dans un monument historique ! Tout est dans le détail. « 

USAGE COMMERCIAL

De plus en plus développées, les activités commerciales de réceptions ou de locations des châteaux, avec un chiffre d’affaires le plus souvent entre 200 000 et 300 000 €, ne rentrent pas dans une garantie multirisque professionnelle standard. Ouvert six mois de l’année au public et proposant des chambres d’hôtes, le château de Saveilles est ainsi protégé pour cette activité par une RC intégrée dans les clauses de son contrat dommages château qui tient compte des spécificités de l’édifice et de sa valorisation.  » En revanche, nuance le châtelain, je ne suis pas couvert en cas d’événement. Je dois recourir à une extension pour laquelle l’assureur est très pointilleux, jusqu’à me demander le programme du concert ! «  De même, la MRH ne comprend pas les objets d’art éventuels qui feront l’objet d’un contrat multirisque à part ; tandis que l’organisation d’événements particuliers type mariage rentre également dans une RC d’un jour spécifique couvrant les dommages corporels, matériels et immatériels (annulation du mariage), les atteintes accidentelles à l’environnement, ou les intoxications alimentaires sur une durée courte (soixante-douze heures à huit jours) et dans la limite d’un certain nombre d’invités. À demeure particulière, assurance particulière !