VALORISATION ECONOMIQUE ET CULTURELLE
PATRICE BESSE & DOMINIQUE DE LA FOUCHARDIERE
Préambule : Le prix a pour objet d’encourager la reprise récente d’un monument historique (classé ou inscrit).
Article 1. Conditions d’éligibilité
Peut faire acte de candidature tout propriétaire de monument historique (classé ou inscrit) remplissant les conditions suivantes :
– Condition liée à l’âge :
Tout propriétaire ayant 18 ans révolus et moins de 45 ans au moment du dépôt de la candidature.
– Condition liée à la reprise :
Le candidat est propriétaire du monument historique depuis moins de 5 ans à compter du dépôt de la candidature. Le repreneur peut être soit un héritier ou donataire en ligne directe ou indirecte, soit un nouvel acquéreur.
– Condition liée à la valorisation du monument :
Le monument doit faire l’objet d’un projet de valorisation visant à assurer sa pérennité, dans le respect de ce dernier. Le projet peut être de nature économique, touristique, culturelle ou artistique.
Article 2. Modalités de participation
- Article 2.1 Constitution du dossier de candidature
Pour déposer un dossier, le candidat doit :
- Remplir le questionnaire mis en ligne sur le site de la Fondation « Espace Candidatures » [ aller sur le site internet de la fondation ]
- Télécharger le fichier PowerPoint (« Téléchargement du modèle »), le compléter et l’envoyer sur l’adresse communication@fondationmh.fr (via wetransfer ou autre)
Les dossiers de candidature ne respectant pas cette procédure, incomplets ou illisibles ne seront
pas examinés par le jury.
Seules les données informatiques complètes pourront être prises en compte.
- Article 2.2 Date de dépôt de candidature
Les dossiers devront être complétés impérativement au plus tard le 16 août 2016 à minuit. Toute candidature déposée après cette date ne sera pas examinée par le jury.
Article 3. Procédure de décision
- Article 3.1. Jury
Le Prix sera attribué après sélection par un jury composé d’un membre du comité exécutif de la Fondation pour les Monuments Historiques, des mécènes et des personnalités mentionnées à
l’article 4, alinéa 2, ci-après.
- Article 3.2. Communication de la décision
Les décisions du jury seront communiquées aux candidats par courrier courant octobre 2016. Une cérémonie officielle aura lieu au quatrième trimestre 2016.
Article 4. Prix et modalités de versement
- Article 4.1 Prix en numéraire
Les Mécènes dotent ce prix d’un montant en numéraire de vingt-cinq mille euros (25 000 €), versé en deux fois sur deux ans.
- Article 4.2 Accompagnement du lauréat
La dotation est complétée par un ensemble de prestations en accompagnement et conseils pour la gestion et la valorisation du monument historique récompensé. Les membres du jury soutiendront le lauréat sous forme de consultations et accompagnement de projets. Les interventions des personnalités visées à l’article 3.1 s’appliqueront aux champs suivants :
- Patrice Besse : expertise et valorisation
- Annie Gondras : valorisation culturelle et touristique
- Éric Peuchot : conseils juridiques
- Pierre Préaud : travaux
- Jean-Luc Testu : aménagement et décoration, intérieurs et extérieurs
- Dominique de la Fouchardière : assurances
La Demeure Historique contribuera à cette démarche en apportant :
- La participation gratuite à l’un des séminaires de formation « MH Formation » (au choix) organisé l’année qui suit l’attribution du prix.
- Une consultation juridique et fiscale.
- La plaque de signalisation « La Demeure Historique-Monument historique privé ».
- Un exemplaire du guide « Les monuments historiques, acteurs du développement durable » publié par la Demeure Historique.
- Un exemplaire de l’ouvrage d’Annie Gondras sur « La valorisation touristique des châteaux et demeures historiques » (lauréate du « prix du livre 2012» de la Demeure Historique).
- Un abonnement d’un an à la revue de la Demeure Historique.
Le lauréat sera en outre convié à rejoindre le cercle des jeunes repreneurs au sein de la Demeure Historique.
Article 5. Communication du projet
Le lauréat mentionnera le Prix avec le nom des mécènes et la Fondation pour les Monuments Historiques dans l’espace d’accueil du monument ainsi que sur tous ses supports de communication ; il apposera notamment la plaque qui lui sera remise afin que la destination du Prix soit clairement identifiable par le public.
Le lauréat s’engage à fournir des photographies libres de droit aux Mécènes et à la Fondation pour les Monuments Historiques. Il autorise gracieusement la Fondation pour les Monuments Historiques et le ou les fondateurs du prix à utiliser ces photos et toutes autres informations relatives à l’opération financée dans le cadre de leurs actions de communication et d’information.
Article 6. Acceptation du règlement
La participation à ce concours implique de la part des candidats l’acceptation sans réserve du présent règlement et de la décision du jury et du comité exécutif, sans possibilité de réclamation quant aux résultats.
Le prix jeune repreneur d’un monument historique a été décerné à Nicolas Navarro, propriétaire du Château du Taillis en Normandie.
Nicolas Navarro est natif de la banlieue parisienne. Il a fait son arrivée à Duclair en 1998 à l’âge de seize ans, lorsque ses parents ont eu le courage d’acheter le château du Taillis.
18 ans après, pour ceux qui se souviennent dans quel état étaient le château et le Parc en 1998, c’est un doux euphémisme de dire que c’est un travail de Titan qui a été mené. « Dès ma première rencontre avec le Taillis, je me suis senti investi de la mission de le restaurer et de le préserver » explique Nicolas Navarro. Une mission aujourd’hui qui a été récompensée de la reconnaissance de ses pairs avec le prix du jeune repreneur d’un monument historique.
En 2014, la Demeure Historique a organisé un concours dont le jury était composé de professionnels, parmi lesquels Franck Ferrand, auteur et commentateur spécialisé en histoire à la radio et à la télévision. Son but était de soutenir la jeunesse et de leur offrir un soutien pérenne. Patrice Besse et Dominique de la Fouchardière, deux membres reconnus du marché des bâtiments historiques, se sont engagés comme mécènes. Ainsi, plus d’une vingtaine de dossiers ont été déposés à travers la France. Nicolas Navarro et son projet d’aménagement de son château, le Taillis, ont été retenus et ont reçu une somme de 25 000 euros qui lui sera bénéfique.
Une entreprise familiale.
Revoilà à nouveau ce gentilhomme de 34 ans, dont le travail quotidien se compose pas de cravattes et de boutons de manchettes, mais plutôt de bottes de protection, scies, tracteurs, pelles et pinceaux.
Lorsque nous sommes arrivés en 1998, les premiers travaux de sauvegarde devaient être effectués. Nous pensions alors qu’il faudrait 3 ou 4 années pour réaliser les travaux de confort. Mais finalement, ceux-ci ne furent pas entamés avant 2015. Les difficultés financières nous poursuivirent alors et, à maintes reprises, nous fûmes à deux doigts de tout arrêter. Ma mère était alors employée à Paris et mon père fut découragé par l’ampleur des travaux. Je me trouvai alors à la tête du chantier, ignorant tout sur le sujet. J’acquis progressivement des connaissances, à force d’écoute, d’étude et d’accompagnement ; je devins tour à tour jardinier, maçon, peintre, commercial, guide, etc.
Grand amateur de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale, il se consacre à ses loisirs en se plongeant dans l’analyse et la préservation des objets ayant survécu à la fin de la bataille de Normandie. Et s’il n’était pas assez occupé par la restauration du château, il a ouvert en 2004, le 6 juin, soit 60 ans après le débarquement allié, le musée « Août 44, l’enfer sur la Seine » installé dans l’une des granges du château. Mais pour mener cette entreprise à bien, il a dû faire des sacrifices et en imposer à sa famille. Se qualifiant lui-même de « châtelain smicard », il a réussi à garder un équilibre dans sa vie grâce à l’aide de son épouse, ses parents et ses enfants.
Depuis 2006, ma femme Marie me soutient et me suit. J’étais âgé de 16 ans lorsque je suis arrivé au domaine du Taillis et mon plus grand désir était de transmettre ce château à ma descendance. En juin 2016, je suis devenu le propriétaire principal du lieu et mes deux fils possèdent chacun 18 % des parts. Mes parents ont volontiers accepté de déménager afin de nous laisser investir dans le château et ainsi mieux le gérer. C’est Marie qui régit la maisonnée avec son travail. Cet environnement me permet de préserver le château et de développer des projets. La récompense a été très appréciée par mes parents. La cérémonie officielle s’est tenue à Paris, sur la place de la Concorde, et c’est Jacques Garcia, propriétaire du château de Champs de Bataille, qui m’a remis le prix. Un prix qui n’est pas seulement financier, car je vais également être encadré par des experts, ce qui est plus précieux.
Rénover entièrement le Château.
Il est évident que 25.000 euros est une somme importante, mais c’est une goutte d’eau par rapport au budget nécessaire pour restaurer le château du Taillis. Elle ne couvre que le prix d’une chaudière pour maintenir la température à un niveau adéquat, ou bien les travaux de menuiserie et de peinture pour le grand escalier. Selon Nicolas Navarro, 500.000 euros sont nécessaires à court ou moyen terme, avec près de 200.000 euros pour restaurer la maison Chapelain, adjacente à l’aile ouest.
Nicolas a l’intention de transformer ce vieux manoir à pignons en un gîte. Les travaux prévus incluent la rénovation de 5 salles de bain pour les chambres d’hôtes, la remise en état de la cuisine (pour les visites et l’activité chambres d’hôtes), ainsi que la restauration de la serre menacée, afin de créer des activités supplémentaires autour du jardin. Ce jeune propriétaire de 34 ans veut que son château soit connu le plus largement possible. Son objectif est de mettre en place un projet qui permette au château d’être autonome.
Nicolas veut transformer cet ancien manoir en bois en une auberge. Parmi les tâches à accomplir figurent la réalisation de 5 salles de bains pour les futurs clients, la réfection de la cuisine (pour les visites et les chambres d’hôtes) et la remise en état de la serre, qui est actuellement en danger, pour créer de nouvelles activités autour du jardin. A 34 ans, ce jeune propriétaire souhaite donc donner à son château une plus grande notoriété. Pour cela, il doit concevoir un projet qui lui permettra de dégager des revenus.